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NATURE MORTE A LA TOURTE DE DINDE

Pieter Claesz (c. 1597-1661)

1627
Rijksmuseum, Amsterdam

 

 

 

Témoignant de la notoriété de la vigne et du vin, très nombreux sont les artistes qui les ont mis en scène dans leurs natures mortes. Et ce dès l'antiquité, comme en témoignent les mosaïques et fresques d'alors en Italie, dans la région du Vésuve. L'histoire de la peinture voit se développer ce nouveau genre dès la fin du XVIe siècle pour prendre tout son essor au siècle suivant.  "La nature morte occupera l’essentiel de l’espace pictural et la profusion de toutes ces subsistances savamment agencées prendra différents aspects, jusqu’à évoquer l’opulence débordante des tables servies où  s’entremêlent victuailles, vaisselle, personnages ou animaux… dans une perspective à la fois documentaire et symbolique." (source : Le Louvre).

 

Certaines œuvres du XVIIe siècle ne sont pas exemptes d’informations sur les habitudes alimentaires et les croyances de l’époque : le citron, très coûteux à l'époque et omniprésent dans les très populaires natures mortes hollandaises, était censé agir contre le poison qui se cachait, entre autres, dans… la vaisselle d’or et d’argent ; on estimait salutaire le vin en ce qu’il facilitait la digestion des melons, pêches et autres fruits ; quant aux huîtres, on disait d’elles qu’« elles ouvrent l’appétit, l’envie de manger et de partager sa couche, ce qui convient autant aux joyeux caractères qu’aux personnes délicates…» (Johan van Beverwyck, 1651). Moins prosaïquement et plus symboliquement, le citron témoigne de l’amertume de l’existence et, pelé, évoque la fuite du temps ; il en est de même avec les huîtres dont la durée de vie est limitée.

XVIIe SIÈCLE

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3. Une peinture typique des natures mortes en vogue dans les Pays-Bas et dans la région rhénane. Seuls la part de tourte, le couteau et une fraise solitaire laissent poindre un effet de vie.

XVIIIe SIÈCLE

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3. Diderot a publié l'écriture de ses Salons de 1759 à 1781. Il voyait en Chardin le magicien capable de produire l'illusion qu'un "vase de porcelaine est de la porcelaine", et reconnaissait dans ses oeuvres "la nature même", avec des objets "d'une vérité à tromper les yeux" (Claude Frontisi, Histoire visuelle de l'art, Larousse, 2005). Cette oeuvre a été présentée au Salon de 1763.

XIXe SIÈCLE

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3. "Ne prenez pas la peine d'essayer d'y voir quelque chose de nouveau : la nouveauté n'est pas dans le sujet, mais dans la façon dont vous vous exprimez", Pissaro.

XXe SIÈCLE, PREMIÈRE MOITIÉ - L'ART MODERNE

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Si au XIXe siècle la nature morte devient essentiellement documentaire, en revanche, au XXe, la nature morte, au premier abord, put n'apparaître le plus souvent que comme un simple exercice de style : futuriste, cubiste, surréaliste, hyperréaliste, ..

6. Un sujet domestique traditionnel avec une bouteille et des poissons sur une assiette, posés sur une table avec un tiroir : des objets ordinaires, mais fragmentés pour former une structure en forme de grille.

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XXe SIÈCLE, APRES-GUERRE - L'ART CONTEMPORAIN

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18. Isabel Baquedano nous indique qu'une table peut être "mise" sans bouteille de vin !

L'IMAGINAIRE LE DISPUTE AU REEL

LE PORTRAIT  René Magritte, 1935  Museum of Modern Art, New York City

LE PORTRAIT

René Magritte, 1935

Museum of Modern Art, New York City

 

 

" .. Des visiteurs disent des trouduculeries habituelles : ‘c’est moins profond qu’avant!’, ‘c’est de l’esprit belge!  ... », ainsi René Magritte rendit-il compte à l’un de ses compères de la réception par le public d’œuvres qu’il venait de présenter. Comme dans Le Sorcier, Magritte, surréaliste, transforme une scène familière et banale en une peinture étrange, voire intrigante. Il "nous montre [comme dans toutes ses œuvres, NDLR] que la peinture peut être un écart situé entre la réalité visible et la représentation imaginaire" (Magritte, Marcel Paquet, Taschen, Cologne). Comme tout peintre, il a le pouvoir magique de copier la réalité tout en ayant le loisir de lui être infidèle. Il y a chez Magritte des éléments qui, en s’opposant, mettent l’esprit en éveil et conduisent à s’interroger.

Il juxtapose ici une tranche de jambon sur une assiette et, fixé en elle, en son centre, un œil qui nous regarde : est-ce une simple confrontation ou bien une invitation faite au spectateur à rejoindre la table ? Le mystère entre dans le quotidien. Le titre de l’œuvre joue également un écart supplémentaire : l’œil s’est emparé de la nature morte et évoque un portrait qui pourrait aussi être celui du cochon ou celui du convive prêt à passer à table. Le résultat est direct, déconcertant et troublant. Il nous pousse, au-delà du visible, vers "ce qui est caché par ce que l'on voit".  Magritte dépasse les apparences et donne une part de mystère au monde réel : "Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées".

LES COLLECTIONS DE PEINTURE DU MUSEE VIRTUEL DU VIN

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